Ketza : La lâche

Le soleil était à son zénith, l’air lourd d’humidité était insupportable. Après la guerre et l’extermination d’une partie de son peuple, la femelle était toujours en vie, crachant vengeance au plus profond de ses pensées. Toutefois, les reptiles géants pensaient autrement…

Son peuple et elle étaient soumis à l’esclavage depuis maintes lunes. Constamment roué de coups de fouet, ils devaient démanteler tout ce qu’ils avaient créé. Les Ophidiens voulaient la plus immense forteresse afin de leur permettre de préserver l’Équilibre des landes disaient-ils. Les Drakans n’étaient que des charlatans leur ayant volé leur but selon eux. Désormais, Kyslosk ne serait qu’un souvenir et sa race esclave à tout jamais…

Les années passèrent et quelques rébellions furent mises en place. Toutes aussi infructueuses les une que les autres, son peuple se mourrait sous le terrible règne d’esclavage des Ophidiens. Se sachant impuissante face à tout ceci, la femelle continuait à ne rien provoquer. Son espoir diminuait d’années en années, de même que sa santé physique et mentale.

Entre Drakans, on tentait de se remonter le moral. Le fardeau opprimant que perpétrait les Ophidiens était inhumain. La seule chose qui tenait encore la femelle en vie était les maigres pouvoirs magiques qu’elle avait développés. Mais cela ne lui donna pas espoir bien longtemps. Les temps difficiles eurent bientôt fait d’elle une Drakanne sans aspiration, sans ambitions, sans souvenirs, sans désir de vie.

Elle finit par perdre la tête et ne plus voir de sens à sa misérable vie. Ses confrères tentèrent de la convaincre mais en vain. Par un soir de claire lune, elle prit un petit sac de réactifs magiques qu’elle cachait soigneusement depuis des saisons et l’inséra dans une cruche d’eau vide. Sortant, alors qu’elle n’en avait pas le droit, elle demanda à un soldat Ophidien si elle pouvait aller vers le quai récupérer de l’eau pour ses camarades.

L’Ophidien, soucieux, l’escorta jusqu’au port. Marchand difficilement et lentement, elle arriva au quai quelques instants après. La Drakanne sortie discrètement de la cruche son sac de réactifs et en prit quelques ingrédients. Remplissant par la suite sa cruche d’eau qu’elle la déposa doucement à sa droite, la femelle croqua subitement dans une pierre grise sortie de son sac. Elle sou poudra l’eau d’une fine poudre et en but une gorgée. Au même moment, l’Ophidien qui ne comprenait pas la situation hurla afin d’appeler ses alliers. Brandissant son immense lance vers la femelle épuisée, il tenta de lui transpercer le cœur. La pointe de la lance cassa sous l’impact et la Drakanne ne sembla avoir aucune douleur. On pouvait apercevoir son teint devenir gris et sableux, ses écailles ne formant qu’une unique couche de roc sur la totalité de sa physiologie. Elle avait lancé un sort de peau de pierre...

Au même moment, une fresque de soldats Ophidien arriva armes en main. La Drakanne de pierre hurla d’une voix désarticulé et sourde : « Je ne mourrai jamais de vos mains misérables! ». Elle se tourna et sauta dans l’eau, coulant à pic vers les plus profondes abîmes de la mer et ce à une vitesse fulgurante de part son poids surnaturel. Comme il se devait, le sortilège la projetta contre le sol marin et bien que sa peau soit de roche, elle devait toujours respirer. La Drakanne fut ainsi prise de suffocation et son essence vitale fini par quitter l'enveloppe de pierre inerte. Elle réfléchit un dernier instant à sa vie inachevée et lâche qui se terminait, maintenant, sans fierté.



[…]



La fin était différente pour chacun mais le renouveau était toujours identique…


KeTzA…


[HRP: Vous aurez un jour une Mortanyss qui viendra vous voir! ]

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Petite correction au niveau de sa mort.