Bonjour à vous.
Suite à une discussion avec un joueur intéressé par la nécromancie et par le fait qu’il n’y ait aucune race autre que « mauvaise » qui n’accepte cette pratique, j’en suis venu à développer une idée qui pourrait ajouter une grande profondeur au jeu drakan. Cependant, celle-ci étant quelque peu délicate, je souhaiterais que nous ayons tous une discussion à son sujet.
Le point serait d’intégrer la nécromancie à la race drakanne, mais d’une façon unique et différente. L’erreur que l’on fait souvent lorsque l’on pense à la nécromancie dans les jeux de rôle est d’avoir en tête l’image stéréotypée du vieil albinos antipathique désirant conquérir le monde grâce à ses hordes de zombies conçus à partir de cadavres d’innocents. Or, cette réduction me semble très réductrice. La première étape de mon explication est donc la suivante : faire la distinction entre « l’idéologie nécromante » et « l’art magique nécromantique ». Dans le premier cas, il s’agit de faire de la nécromancie un véritable idéal de vie. Le nécromancien pur verrait alors cet art comme une fin en elle-même et ne chercherait qu’à la développer au détriment de tout ce qui peut ne pas en relever. Dans le second cas, il s’agit d’une pratique magique au même titre que l’évocation ou l’illusion qui doit servir le bien-être des vivants et de la nation. Ainsi, autant qu’il serait faux de dire que tous les embaumeurs ont une obsession maladive pour la mort, il est faux d’affirmer que tous les nécromanciens se doivent d’être des mégalomanes égocentriques et sinistres.
Or, actuellement, sur Teilia comme un peu partout dans les jeux RP, cette distinction n’apparaît pas. Ce que je propose, c’est donc de la mettre en valeur chez les Drakans. Les Drakans, fortement intéressés par la magie et la spiritualité, trouveraient alors dans cette voie une avenue potable pour leur recherches. La nécromancie drakanne aurait donc 3 conditions à suivre (ou règles de conduite) ainsi que deux buts à rechercher.
Conditions- La nécromancie est un art mystique au même titre que les autres. Alors que l’évocation se concentre sur la manipulation des éléments et que l’invocation vise la matière, la nécromancie s’intéresse à la mort et à ce qui l’entoure.
- Lorsque vient le moment de manipuler un cadavre, cela doit être fait avec respect. Jamais un corps ne doit être considéré comme un simple objet ou comme un matériaux. Ainsi, uniquement les corps des individus qui ont consentis à donner leur corps après leur mort sont utilisables.
- Seuls les corps doivent être manipulés ; jamais les âmes. Capturer une âme représente le sacrilège et le crime ultimes car cela signifie que l’on condamne à jamais un esprit à vivre dans la souffrance et l’agonie.
Buts à rechercher- Améliorer le bien-être des vivants en apprenant à manipuler les puissances mystiques inébranlables de la mort. Autrement dit, même si tous doivent mourir un jour ou être confrontés à la mort, cela ne signifie pas qu’il faut se résigner à faire de celle-ci un événement malheureux. Le nécromancien drakanne doit veiller à ce que, même après sa mort, un Drakan puisse aider les siens.
- Donner la chance aux Drakans qui le souhaitent que leur corps soit à jamais au service de leur peuple. Ainsi, alors que l’âme du Drakan sera éternellement en paix et veillera discrètement à l’orientation de son peuple, le corps servira à accomplir de grandes édifications ou à protéger des lieux sacrés.
Les nécromanciens drakans seraient donc, à l’approche de la mort d’un individu, aussi importants que les prêtres. Alors que ces derniers veilleraient à la guidance de l’âme du Drakan, les premiers discuteraient avec le mourant afin de connaître ses désirs par rapport à sa dépouille. Il serait alors un grand honneur que d’aider éternellement la nation drakanne dans certaines tâches, même après l’épreuve ultime. Les nécromanciens prendraient alors un rôle de psychologues, de conseillers et de derniers confidents.
Finalement, par rapport à Aeltisis, cela ne causerait pas problème. Premièrement, les Drakans veillent à l’équilibre (depuis Sakertosk) des puissances géopolitiques ; ils ne sont donc pas aussi fanatiques que les Daelwenas par rapport à la mort et au cycle naturel. Deuxièmement, l’exercice de l’art nécromantique, s’il est fait selon les préceptes que je viens de mentionner, perdraient la majeure partie des côtés négatifs reprochés à la nécromancie traditionnelle : aspect macabre, mégalomanie, instrumentalisation des corps, haine de la vie. Le nécromancien drakan serait au contraire un individu fortement encadré par son peuple, servirait les intérêts de ses concitoyens et userait de sa magie avant tout afin que la vie se perpétue.
Voilà donc l’idée. J’en expose ici les grandes lignes, mais si celle-ci vous plaît, il serait par la suite aisé de l’intégrer de façon RP dans le BG. Personnellement, j’y vois un aspect unique encore jamais développé sur UO. Qui plus est, cela permettrait l’émergence de nécromancien « non-méchants ».
J’attends donc vos commentaires